Mariam vivait dans un petit village du Burkina Faso. Dès son jeune âge, elle avait un rêve : celui de devenir ingénieure et contribuer à la construction des routes et des infrastructures de son pays. Mais dans sa communauté, on croyait fermement que les filles devaient se consacrer aux tâches domestiques et au mariage.

À 12 ans, Mariam se montrait déjà brillante à l’école, surpassant souvent ses camarades masculins en mathématiques et en sciences. Mais chaque soir, elle devait se battre pour avoir du temps pour étudier après avoir terminé les corvées ménagères. Souvent, elle se demandait pourquoi ses frères avaient le luxe de jouer dehors alors qu’elle, elle devait rester à l’intérieur, à cuisiner et nettoyer.
Un jour, lors d’une discussion avec son père, Mariam lui expliqua son rêve de devenir ingénieure. Son père, bien qu’aimant, était influencé par les normes sociales. « Les filles ne construisent pas de routes, Mariam. C’est un travail pour les hommes, » lui répondit-il. Cette réponse la blessa profondément, mais au lieu de se décourager, elle décida de prouver à son père et à sa communauté que les filles pouvaient aussi construire des ponts et des routes, tant littéralement que figurativement.

Au collège, Mariam rencontra une enseignante nommée Aïssata, une femme déterminée et passionnée par l’éducation des filles. Aïssata remarqua rapidement le potentiel de Mariam et devint sa mentor. Elle lui apprit non seulement les sciences, mais aussi l’importance de la persévérance et de croire en ses rêves malgré les obstacles sociaux.
Grâce à Aïssata, Mariam participa à des concours scientifiques et gagna des bourses d’études. À 18 ans, elle obtint une bourse pour étudier l’ingénierie à l’université de Ouagadougou. Là-bas, elle continua à se battre contre les stéréotypes de genre. Elle devint un modèle pour ses camarades féminines, encourageant d’autres filles à poursuivre leurs passions et à ne pas se laisser définir par les attentes traditionnelles.

Après des années de travail acharné, Mariam devint ingénieure. Son premier projet fut de construire un pont dans son village natal. Ce pont, au-delà de relier physiquement deux rives, symbolisait le passage vers un futur où les filles pouvaient aussi être des bâtisseuses de leur pays.
Le jour de l’inauguration du pont, Mariam prit la parole devant toute la communauté, y compris son père. Elle raconta son parcours et les défis qu’elle avait surmontés. Son père, les larmes aux yeux, se leva et l’embrassa devant tout le monde, déclarant : « Je suis fier de ma fille, l’ingénieure. Elle nous a prouvé que les filles peuvent accomplir tout ce qu’elles souhaitent. »
L’histoire de Mariam est un puissant rappel que l’égalité des genres n’est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi une nécessité pour le développement durable de nos communautés. En soutenant les filles et en brisant les stéréotypes de genre, nous construisons des ponts vers un avenir plus équitable pour tous.
En racontant des histoires comme celle de Mariam, nous pouvons sensibiliser et inspirer d’autres jeunes filles à poursuivre leurs rêves. Ensemble, nous pouvons construire un monde où chaque enfant, fille ou garçon, a les mêmes opportunités de réussir. Partageons ces histoires et travaillons pour un avenir où l’égalité des genres est une réalité.
Djamila Sè Topan